jeudi 27 décembre 2012

Faites vous-même votre malheur



Paul WATZLAWICK
Edition du Seuil

Fiodor Mikhaïlovitch Dostoïevski.
Et, pourtant, ils se ramènent à une banalité connue depuis des temps immémoriaux : 1*homme n'est guère fait pour s'accommoder de la pure béatitude.

Nos cousins à sang chaud du royaume animal ne sont d'ailleurs pas mieux lotis que nous. Que l'on veuille bien considérer seulement les effets monstrueux de leur vie confinée et protégée dans les zoos, qui, mettant ces splendides créatures à l'abri des périls, de la faim et des maladies (y compris la carie dentaire), a vite fait de les transformer en l'équivalent des névrosés et des psychotiques humains.

On ne peut que déplorer que son répertoire de vieux adages sagaces ne renferme point celui-ci, déjà connu des Romains : Ducunt fata volenlem, nolentem trahunt le destin guide celui qui l'accepte et traîne celui qui le refuse.

Et l'on pense à Oscar Wilde et à son aphorisme célèbre et souvent plagié - il est deux tragédies dans l'existence: L’une est de ne pas réaliser son rêve ; l'autre est de le réaliser.

Le Séducteur de Hermann Hesse (dans le poème qui porte ce titre) implore en ces termes la personnification de ses désirs ; « Résiste-moi, jolie femme, boutonne bien ta robe ! Enchante-moi, tourmente-moi mais ne m'accorde pas tes faveurs» car il sait fort bien que «la réalité détruit le rêve».

La vengeance est un acte que l’on brûle de commettre alors que l’on est impuissant et parce que l’on est impuissant: dès que le sentiment d'impuissance disparaît, le désir de vengeance s'évapore avec lui.

Bref, la situation est désespérée, et la solution désespérément simple.

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