jeudi 27 décembre 2012

Avons-nous vraiment envie d’aimer ?

FÉVRIER 2011 PSYCHOLOGIES MAGAZINE

LE DOSSIER (RE)TOMBER AMOUREUX


Avons-nous vraiment envie d’aimer ? par Hélène FRESNEL

…Pour certains, prendre le risque d'être rejeté par celui ou celle dont ils sont amoureux est inconcevable. Ils préfèrent être aimés plutôt que tomber amoureux tant ils craignent de dépendre de l'autre, d'en être oublié ou méprisé. L'amour leur apparaît comme un sentiment dangereux. Ils choisissent donc de s'en passer et compensent comme ils peuvent, par exemple en s'investissant et en grimpant dans la hiérarchie au travail…


…surinvestir affectivement ses enfants peut faire des ravages dans le développement de la future aptitude à aimer : « Certains adultes ont été tellement gavés d'amour dans leur enfance qu'ils n'ont pas pu trouver en eux l'espace d'un manque, la sensation de vide intérieur qui permet de tomber amoureux. Leurs parents se sont tellement voués à eux, ont tellement devancé leurs désirs, les ont tellement fait baigner dans la jouissance, c'est-à-dire la satisfaction, qu'ils ferment par la suite leur porte au sentiment. »


Mais à partir du moment où l'on enchaîne les relations dans une logique essentiellement sexuelle et consumériste, les chances d'aimer sont nulles parce qu'il ne reste aucune place pour les sentiments. «Tomber amoureux nécessite des périodes de vide, des phases solitaires et mélancoliques, des épisodes « gris », tristes, ennuyeux.


Désir et sentiment ne fusionnent que sporadiquement.


…« l'amour et le désir ont en commun le manque, mais la grande différence, c'est que le désir ne connaît pas son objet. Il erre.


Lucy VINCENT, neurobiologiste

…les récepteurs de l'ocytocine, hormone qui déclenche en nous attirance sexuelle et sentiment amoureux. Quand nous croisons un être du sexe opposé, notre cerveau capte et analyse les signaux visuels, sonores, olfactifs, sans que nous en ayons conscience. C'est grâce à cela que nous saurons si la personne face à nous est susceptible ou non de devenir un bon partenaire. La zone du cerveau impliquée dans ce processus est le système limbique, c'est-à-dire toute la zone préfrontale du cerveau, et en particulier l'amygdale.

Aucun commentaire: