de Laurent Gounelle
Extrait...
Chacun de nous porte en lui une constellation de croyances, elles sont innombrables et dirigent notre vie. On peut affirmer qu'elles ne sont pas la réalité
L’effet placebo
Chacun de nous porte en lui une constellation de croyances, elles sont innombrables et dirigent notre vie. On peut affirmer qu'elles ne sont pas la réalité
L’effet placebo
Ce que je lus confirma ce qu'avait rapidement évoqué le guérisseur : les laboratoires pharmaceutiques réunissaient des patients volontaires, atteints d'une maladie. Ils distribuaient à la moitié d'entre eux le médicament qu'ils venaient de mettre au point pour soigner cette maladie et donnaient à l'autre moitié un placebo, c'est-à-dire une substance inactive parfaitement neutre, qui avait l'aspect d'un médicament. Ces patients, bien sûr, ne savaient pas qu'on leur avait prescrit un placebo : ils croyaient que c'était un médicament censé guérir leur mal. Les chercheurs mesuraient ensuite les résultats obtenus dans chacun des deux groupes de patients. Pour qu'ils puissent démontrer l'efficacité de leur médicament, il fallait que les malades l'ayant absorbé présentent des résultats supérieurs à ceux constatés dans le groupe de personnes ayant pris le placebo.
Je découvris ainsi que les placebos avaient un certain impact sur les maladies, ce qui était déjà extrêmement surprenant, puisqu'il s'agissait de maladies réelles et que les placebos étaient, quant à eux, des substances tout à fait inactives. Le seul apport était donc psychologique : les patients croyaient qu'il s'agissait d'un médicament et donc croyaient que cela allait les guérir. Et, dans certains cas, cela suffisait effectivement à les guérir. Ce qui me fit vraiment réagir, c'est le nombre de cas pour lesquels la croyance en la guérison suffisait à guérir le patient. Il était en moyenne de 30 % ! Même des douleurs pouvaient disparaître ! Un placebo était aussi efficace que la morphine dans 54 % des cas ! Des patients avaient mal, ils souffraient, et l'absorption d'un vulgaire comprimé de sucre ou de je ne sais quel ingrédient neutre supprimait leur douleur. II suffisait qu'ils y croient...
Je continuai de consulter, médusé, quantité de chiffres similaires concernant des maladies diverses et variées. Puis je tombai sur le chiffre qui me cloua sur place, les doigts comme englués sur le clavier : on avait administré à des malades un placebo présenté comme de la chimiothérapie et 33 % d'entre eux avaient intégralement perdu leurs cheveux. J'en restai bouche bée devant mon écran.
Je découvris ainsi que les placebos avaient un certain impact sur les maladies, ce qui était déjà extrêmement surprenant, puisqu'il s'agissait de maladies réelles et que les placebos étaient, quant à eux, des substances tout à fait inactives. Le seul apport était donc psychologique : les patients croyaient qu'il s'agissait d'un médicament et donc croyaient que cela allait les guérir. Et, dans certains cas, cela suffisait effectivement à les guérir. Ce qui me fit vraiment réagir, c'est le nombre de cas pour lesquels la croyance en la guérison suffisait à guérir le patient. Il était en moyenne de 30 % ! Même des douleurs pouvaient disparaître ! Un placebo était aussi efficace que la morphine dans 54 % des cas ! Des patients avaient mal, ils souffraient, et l'absorption d'un vulgaire comprimé de sucre ou de je ne sais quel ingrédient neutre supprimait leur douleur. II suffisait qu'ils y croient...
Je continuai de consulter, médusé, quantité de chiffres similaires concernant des maladies diverses et variées. Puis je tombai sur le chiffre qui me cloua sur place, les doigts comme englués sur le clavier : on avait administré à des malades un placebo présenté comme de la chimiothérapie et 33 % d'entre eux avaient intégralement perdu leurs cheveux. J'en restai bouche bée devant mon écran.
Ces malades avaient avalé l'équivalent d'un morceau de sucre en croyant que c'était un médicament dont l'effet secondaire bien connu est la perte des cheveux, et ils avaient effectivement perdu leurs cheveux ! Mais ils n'avaient rien avalé d'autre qu'un putain de morceau de sucre, nom de Dieu! J'étais pétrifié, confondu par ce pouvoir des croyances sur lequel avait tant insisté le guérisseur. C'était tout simplement incroyable. Et pourtant, les chiffres étaient bien réels, publiés par un très sérieux laboratoire, réputé pour ses chimiothérapies.
Le mensonge
— Pourquoi avez-vous menti une fois de plus ?
Je n'allais pas nier et m'enfoncer dans le mensonge. D'ailleurs, cela n'aurait servi à rien : cet homme lisait dans mes pensées.
— Pour ne pas vous vexer en vous disant que je n'aime pas votre nourriture et que je déteste manger à la balinaise en ayant les mains collantes...
- Si je ne peux pas comprendre ça, et si je me vexe, c'est mon problème, pas le vôtre. - Pardon ?!
— Ce n'est pas le message qui peut vexer, mais la façon de le transmettre, de le formuler. Si on y met la forme, par exemple en remerciant l'autre pour son intention positive, on ne le vexe pas. Ou sinon, c'est qu'il est particulièrement susceptible, et alors c'est, d'une certaine manière, son problème, pas le vôtre.
- Vous savez, je crois que j'ai aussi fait ça parce que c'était plus simple que d'expliquer la vérité.
- Là, vous vous leurrez gentiment. Quand vous ne dites pas la vérité aux gens, vous leur fournissez la tentation de contourner vos arguments, ce qui vous amène à mentir de nouveau. C'est d'ailleurs ce qui s'est passé. Au bout du compte, vous vous retrouvez contraint de faire quelque chose contre votre volonté, tel que manger un mets que vous n'aimez pas... Vous êtes donc doublement pénalisé.
— Doublement?
— Oui, parce que mentir est avant tout mauvais pour soi. Un peu comme si cela générait une énergie négative que l'on accumulerait en soi.
Le mensonge
— Pourquoi avez-vous menti une fois de plus ?
Je n'allais pas nier et m'enfoncer dans le mensonge. D'ailleurs, cela n'aurait servi à rien : cet homme lisait dans mes pensées.
— Pour ne pas vous vexer en vous disant que je n'aime pas votre nourriture et que je déteste manger à la balinaise en ayant les mains collantes...
- Si je ne peux pas comprendre ça, et si je me vexe, c'est mon problème, pas le vôtre. - Pardon ?!
— Ce n'est pas le message qui peut vexer, mais la façon de le transmettre, de le formuler. Si on y met la forme, par exemple en remerciant l'autre pour son intention positive, on ne le vexe pas. Ou sinon, c'est qu'il est particulièrement susceptible, et alors c'est, d'une certaine manière, son problème, pas le vôtre.
- Vous savez, je crois que j'ai aussi fait ça parce que c'était plus simple que d'expliquer la vérité.
- Là, vous vous leurrez gentiment. Quand vous ne dites pas la vérité aux gens, vous leur fournissez la tentation de contourner vos arguments, ce qui vous amène à mentir de nouveau. C'est d'ailleurs ce qui s'est passé. Au bout du compte, vous vous retrouvez contraint de faire quelque chose contre votre volonté, tel que manger un mets que vous n'aimez pas... Vous êtes donc doublement pénalisé.
— Doublement?
— Oui, parce que mentir est avant tout mauvais pour soi. Un peu comme si cela générait une énergie négative que l'on accumulerait en soi.
Essayez la vérité : vous verrez, c'est libérateur, et on se sent beaucoup plus léger d'un seul coup.
— À propos de vérité, je n'ai pas suivi votre consigne d'hier : je n'ai pas gravi le mont Skouwo.
— Je n'en suis pas surpris.
— Je n'en avais pas envie, alors je ne l'ai pas fait.
— Et cela fait quel effet de dire la vérité, tout simplement ?
— Je reconnais que c'est agréable. C'est une douce sensation.
La chance
- Je crois déjà que je n'ai pas beaucoup de chance d'une façon générale. Pour réussir sa vie, il faut de la chance, et je ne suis pas quelqu'un de très chanceux...
— Vous disiez, tout à l'heure, que vous n'étiez pas religieux, dit-il en riant, mais vous êtes superstitieux ! Je ne crois pas en la chance. Je crois que chacun rencontre dans son existence un grand nombre d'opportunités en tout genre, et que certains savent les repérer et les saisir, d'autres pas.
— Peut-être...
— Il y a eu une expérience très drôle, menée récemment en Europe, si ma mémoire est bonne. Elle visait à soumettre des volontaires, dont certains se disaient chanceux et d'autres pas, à une épreuve. Chacun se voyait confier un journal, et on lui donnait quelques minutes pour compter le nombre précis de photos publiées à l'intérieur. Au bout de quelques pages, un encart assez grand apparaissait au beau milieu du journal, indiquant en très gros caractères : « Inutile de continuer de compter : il y a 46 photos dans ce journal. »
- Les gens qui se disaient chanceux se sont tous arrêtés à la lecture de ce message. Ils ont refermé le journal et dit au chercheur : «II y a 46 photos.» D'après vous, qu'ont fait les gens qui se disaient non chanceux?
— Je ne sais pas... Je dirais qu'ils ont pensé qu'il devait y avoir un piège quelque part, et ils ont continué de compter jusqu'au bout pour en être sûrs, avant de donner le chiffre ?
- Non. Il est vrai qu'ils ont continué de compter jusqu'à la fin du journal, mais, quand on leur a demandé pourquoi ils n'avaient pas tenu compte de l'encart, ils ont tous dit: «Un encart? Quel encart ? » Aucun d'eux ne l'avait vu !
— Intéressant, en effet...
- Oui, je suis convaincu que vous avez autant de chance que tout le monde, mais peut-être ne prêtez-vous pas attention aux opportunités qui s'offrent à vous.
La peur
— Il n'aura sans doute pas envie de gâcher du temps à aider quelqu'un qui n'est même pas un proche ou un membre de sa famille.
— Si c'était vous, vous n'aideriez pas quelqu'un qui vient vous demander conseil sur votre métier?
— Si, si, bien sûr.
Il me regarda dans les yeux.
— De quoi avez-vous peur, alors? me demanda-t-il avec une infinie douceur.
J'eus, une fois de plus, le sentiment qu'il posait son doigt précisément là où il fallait, si bien qu'il n'avait pas besoin d'appuyer fort pour produire un effet. Le mot «peur» avait un écho particulier en moi. Pendant quelques instants, il résonna comme un gong dans ma cage thoracique, un gong dont les vibrations descendaient profondément dans les méandres de ma personnalité. Ce qui remonta à la surface m'apparut alors comme une évidence.
- J'ai peur de me faire rembarrer, donc je préfère ne pas prendre le risque.
Rien que d'y penser, je ressentais la honte que j'aurais si mon ancien patron m'envoyait bouler.
— Votre peur provient d'une confusion, d'un amalgame entre le rejet d'une demande et le rejet d'une personne. Ce n'est pas parce que l'on décline une requête de votre part que l'on ne vous aime pas ou que l'on n'a pas de considération pour vous.
— Peut-être.
- D'autre part, vous ne savez absolument pas si sa réaction serait négative. On ne peut pas répondre à la place des gens. C'est seulement en posant la question que vous serez fixé.
— Je ne suis sans doute pas assez masochiste.
— La plupart de nos peurs sont des créations de notre esprit. Vous ne le comprenez probablement pas, mais savoir se tourner vers les autres pour leur demander quelque chose est fondamental. Tous les gens qui réussissent leur vie ont cette compétence.
— J'en ai peut-être d'autres qui compensent celle-ci que je n'ai pas...
— Il faut absolument que vous l'acquériez. On ne fait pas grand-chose dans la vie si on ne sait pas aller vers les autres et demander un soutien, un appui, de l'aide, des conseils, des contacts.
Responsable
Chacun est responsable de sa propre appréciation. Vous n’êtes pas responsable des opinions d’autrui.
Quand on raisonne par groupes, par ensembles, par camps, on fait abstraction des particularités, de la valeur et de l'apport de chaque individu, et on tombe facilement dans le simplisme et la généralisation. On parle des travailleurs, des fonctionnaires, des scientifiques, des paysans, des artistes, des immigrés, des bourgeois, des femmes au foyer. On bâtit des théories qui servent nos croyances. Et non seulement la plupart de ces théories sont fausses, mais elles poussent les gens à devenir ce que la théorie dit qu'ils sont.
— Je comprends.
— On fait un grand pas dans la vie quand on cesse de généraliser ce qui concerne les autres, et que l'on considère chacun individuellement, même s'il fait de toute façon partie d'un tout qui le dépasse, l'humanité et, même au-delà, l'univers.
Mais il ne faut pas vous confier aux personnes qui chercheraient à vous décourager juste pour répondre à leurs propres besoins psychologiques. Par exemple, il y a des gens qui se sentent mieux quand vous allez mal, et qui font donc tout pour que vous n'alliez pas mieux! Ou d'autres qui détesteraient vous voir réaliser vos rêves car cela leur rappellerait leur absence de courage pour réaliser les leurs. Il existe aussi des gens qui se sentent valorisés par vos difficultés parce que cela leur donne l'occasion de vous aider. Dans ce cas, les projets qui viennent de vous leur coupent l'herbe sous le pied, et ils feront ce qu'ils peuvent pour vous en dissuader. Cela ne sert à rien de leur en vouloir car ils font cela inconsciemment. Mais il est préférable de ne pas leur confier vos plans. Ils vous feraient perdre votre confiance en vous. Vous vous souvenez qu'hier nous avons parlé du bébé qui apprend à marcher et ne se décourage jamais, malgré ses échecs à répétition? - Oui.
— S'il persévère et finit par réussir, c'est notamment parce que aucun parent au monde ne doute de la capacité de son enfant à marcher, et aucune personne au monde ne va le décourager dans ses tentatives. Alors qu'une fois adulte, nombreux seront les gens qui vont le dissuader de réaliser ses rêves.
— C'est sûr...
- C'est pour cela qu'il convient de vous éloigner de ces personnes-là ou de ne pas leur parler de vos projets. Sinon, vous rejoindrez les millions de gens qui n'ont pas la vie qu'ils désiraient.
— Je comprends.
— En revanche, il est très positif d'avoir dans votre entourage une ou deux personnes qui croient en vous.
— Je comprends.
— On fait un grand pas dans la vie quand on cesse de généraliser ce qui concerne les autres, et que l'on considère chacun individuellement, même s'il fait de toute façon partie d'un tout qui le dépasse, l'humanité et, même au-delà, l'univers.
Mais il ne faut pas vous confier aux personnes qui chercheraient à vous décourager juste pour répondre à leurs propres besoins psychologiques. Par exemple, il y a des gens qui se sentent mieux quand vous allez mal, et qui font donc tout pour que vous n'alliez pas mieux! Ou d'autres qui détesteraient vous voir réaliser vos rêves car cela leur rappellerait leur absence de courage pour réaliser les leurs. Il existe aussi des gens qui se sentent valorisés par vos difficultés parce que cela leur donne l'occasion de vous aider. Dans ce cas, les projets qui viennent de vous leur coupent l'herbe sous le pied, et ils feront ce qu'ils peuvent pour vous en dissuader. Cela ne sert à rien de leur en vouloir car ils font cela inconsciemment. Mais il est préférable de ne pas leur confier vos plans. Ils vous feraient perdre votre confiance en vous. Vous vous souvenez qu'hier nous avons parlé du bébé qui apprend à marcher et ne se décourage jamais, malgré ses échecs à répétition? - Oui.
— S'il persévère et finit par réussir, c'est notamment parce que aucun parent au monde ne doute de la capacité de son enfant à marcher, et aucune personne au monde ne va le décourager dans ses tentatives. Alors qu'une fois adulte, nombreux seront les gens qui vont le dissuader de réaliser ses rêves.
— C'est sûr...
- C'est pour cela qu'il convient de vous éloigner de ces personnes-là ou de ne pas leur parler de vos projets. Sinon, vous rejoindrez les millions de gens qui n'ont pas la vie qu'ils désiraient.
— Je comprends.
— En revanche, il est très positif d'avoir dans votre entourage une ou deux personnes qui croient en vous.